Les cicatrices hypertrophiques

Cicatrices
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Les cicatrices hypertrophiques peuvent être disgracieuses et gênantes. L’éclairage et les conseils pour les atténuer du Dr Bachvarova, dermatologue spécialiste des cicatrices.
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  1. Rééducation de l'épiderme : réaliser des massages et des exercices d'étirements chez un kinésithérapeute expérimenté
  2. Hydratation de la cicatrice : appliquer régulièrement de la crème hydratante pour maintenir la souplesse de la peau.
  3. Protection contre les rayons du soleil : appliquer une crème indice 50 à chaque exposition au soleil.

Qu’est-ce qu’une cicatrice hypertrophique ?

Avoir une cicatrice, c’est conserver une trace après avoir eu une plaie. Une cicatrice hypertrophique est une réponse excessive de la cicatrisation cutanée : la cicatrice s’épaissit, prend du relief et un aspect dur et cartonné. Elle peut être gênante et si elle est située à une jointure, et perturber les mouvements.

Quelle est la différence entre une cicatrice hypertrophique et une cicatrice chéloïde ?

La cicatrice chéloïde est une aggravation d’une cicatrice hypertrophique, qui devient pathologique. Les fibres de collagène prolifèrent de façon anormale. Contrairement à la cicatrice hypertrophique, qui est réversible, la chéloïde continue à produire du tissu cicatriciel en excès, au-delà du traumatisme initial. Si ce tissu est retiré, il peut revenir de façon encore plus importante et plus étendue.

Certains épidermes sont-ils plus favorables à la formation de ces cicatrices ?

Aucun épiderme n’est prédisposé à l’apparition d’une cicatrice hypertrophique. En revanche, les chéloïdes sont plus fréquentes sur les peaux noires et asiatiques. Certaines zones du corps sont aussi plus sensibles : les lobes des oreilles, le sternum, les épaules.

Est-il possible de prévenir l’apparition d’une cicatrice hypertrophique ?

Une cicatrice évolue pendant deux ans environ. C’est pendant cette période que les traitements sont les plus efficaces et qu’il faut agir. Les premières semaines, toute cicatrice doit être étroitement surveillée. Dès la phase aigüe passée, une rééducation est conseillée. Fondée sur des massages et des exercices d’étirements, elle doit être réalisée chez un kinésithérapeute spécialisé. L’application régulière d’une crème hydratante peut également aider à maintenir la souplesse de la peau et apaiser les démangeaisons liées à la cicatrisation. Et il faut bien sûr éviter le soleil. Cependant, même avec des soins adaptés, il n’est pas toujours possible d’éviter l’apparition d’une cicatrice hypertrophique.

Une fois que la cicatrice hypertrophique est là, est-il possible de l’atténuer ?

Tout l’enjeu est d’aplanir la cicatrice, de l’aider à se résorber. Les traitements compressifs, comme le port de vêtements adaptés ou les plaques de silicone, sont efficaces, comme les injections de corticoïdes qui ont un effet anti-inflammatoire. Dans les cas les plus graves, une reprise chirurgicale peut être envisagée. Ces solutions peuvent aussi être mises en œuvre de concert.

Une cure thermale peut-elle aider ?

Elle peut être très bénéfique. L’eau thermale, très minéralisée, a un effet anti-inflammatoire, antiprurigineux, antioxydant et restructurant qui favorise la cicatrisation. L’effet massant des jets sous-pression aide à dilater les vaisseaux sanguins et favorise la pénétration des oligo-éléments, qui agissent en profondeur sur la peau lésée. Il est conseillé de faire une première cure de trois semaines rapidement, dès que la plaie est refermée, puis de poursuivre au rythme de deux par an les deux premières années, une par an ensuite. Les effets sont encore plus spectaculaires chez les enfants.

Source : Interview du Docteur Bachvarova, dermatologue aux Thermes Saint Gervais, le 20 septembre 2019